Il y a ces matins où je me réveille trop tôt. Bien trop tôt. Il fait encore nuit dehors, ou à peine cette lumière grise qui précède l’aube. Je regarde l’heure : 5h30. Peut-être 6h si j’ai de la chance. Mais dans tous les cas, trop tôt pour commencer vraiment la journée.

Je reste allongée quelques minutes, espérant me rendormir. Mais mon cerveau, lui, est déjà en marche. Alors je me lève. Et commence cette étrange période de flottement, où je tourne dans l’appartement en attendant que le temps passe, que le monde se réveille.

Noël porte le poids du passé. Cette période arrive avec ses traditions, ses attentes, ses souvenirs. Les bons, de l’enfance, cette magie que je veux retrouver. Mais aussi les mauvais, ceux d’avant. Et pour moi, elle arrive aussi avec cette question : comment célébrer Noël quand on a reconstruit sa vie ? Comment créer de nouvelles traditions quand les anciennes portaient aussi la violence ?

Il y a des choses que je ne dis pas. Pas parce qu’elles sont honteuses ou scandaleuses. Juste parce qu’elles sont à moi. Des petits secrets que je garde précieusement, comme des trésors personnels que personne d’autre n’a besoin de connaître.

Ces secrets ne sont pas lourds. Au contraire, ils me donnent une sorte de légèreté. Parce qu’ils me rappellent qu’il y a une part de moi qui n’appartient qu’à moi.

Il y a ces nuits où je me réveille. Sans raison apparente, au milieu de l’obscurité, les yeux soudain grands ouverts. Le silence de la nuit m’enveloppe, et je sais déjà que le sommeil ne reviendra pas tout de suite.

Avant, ça m’énervait. Je tournais dans le lit, je comptais les heures perdues. Mais j’ai appris à transformer ces moments en quelque chose de différent. À en faire des moments pour moi.

Il y a ces matins de week-end où j’ouvre les yeux et où la première chose que je réalise, c’est que je n’ai pas à me dépêcher. Pas de course contre la montre, pas de planning serré. Je peux prendre mon temps. Pour tout. Pour me lever, pour bouger, pour simplement exister dans mon appartement sans m’habiller tout de suite.

Et c’est devenu un de mes plaisirs les plus précieux. Cette façon de traîner sans but, sans programme, sans se presser de faire quoi que ce soit.

Il y a, dans l’expérience d’essayer des vêtements en magasin, une sensualité qui n’a rien d’ouvertement charnel. C’est une sensualité de gestes doux, de matières qui glissent, de silences feutrés, de lumières tamisées. Une sensualité que l’on ressent davantage qu’on ne la montre, qui se loge dans la façon dont un vêtement effleure la peau, dans le battement léger du rideau que l’on tire derrière soi.

C’est un moment où l’on se retrouve à la fois détaché du monde et étrangement conscient de sa présence tout autour.

Il y a des moments où la vie te rappelle que rien ne se passe jamais tout à fait comme prévu. Cette fin de matinée en était la parfaite illustration. Une séance photo dans la forêt enneigée. L’idée semblait simple, presque poétique. La réalité a été… disons, plus animée.

L’Idée De Départ

Le plan était clair : profiter de cette neige fraîche, de cette forêt calme et déserte un dimanche matin, pour faire quelques photos. Rien de compliqué. Juste moi, mon photographe, et la nature hivernale comme décor.

L’hiver a cette façon particulière de nous envelopper. De nous obliger à nous couvrir, à superposer les couches, à disparaître sous les manteaux épais et les écharpes volumineuses. Dehors, tout le monde ressemble à tout le monde. Des silhouettes emmitouflées, anonymes, protégées du froid.

Mais moi, j’ai découvert un plaisir étrange dans cette contrainte. Celui de porter quelque chose de léger, d’osé même, sous toutes ces épaisseurs. Un secret que personne ne devine. Un contraste qui n’appartient qu’à moi.

Parce que je suis au chaud. Parce que je suis à l’abri. Parce que le monde peut bien être gris et mouillé dehors, moi je suis dans ma bulle de chaleur.

La Chaleur de la Couette

La première sensation, c’est toujours cette chaleur. Cette douceur enveloppante de la couette qui m’a tenue toute la nuit et qui refuse de me laisser partir. Je bouge à peine, juste pour mieux m’y enfouir, pour sentir cette tiédeur contre ma peau.

Il y a quelque chose de profondément réconfortant dans cette sensation. Comme si la couette me protégeait non seulement du froid, mais aussi de tout le reste. Des obligations, des responsabilités, du monde extérieur qui attend que je me lève et que je sois opérationnelle.

Il y a ce moment, sous la douche, où je ne fais plus rien d’autre qu’exister. Où je ne me lave pas encore, où je ne pense pas à ce que j’ai à faire après. Je suis juste là, debout, les yeux fermés, et je laisse l’eau couler sur moi.

C’est devenu un de mes moments préférés de la journée. Ce temps suspendu où mon corps se réveille vraiment, où je me reconnecte à mes sensations.

Le Premier Contact

Quand j’entre dans la douche et que j’ouvre le robinet, il y a toujours ces premières secondes d’ajustement. L’eau est trop froide, puis trop chaude, avant de trouver enfin cette température parfaite. Celle qui fait soupirer de soulagement.